dimanche 24 janvier 2010

Que c'est con une biche !

Ben oui. Lors de mes fréquentes promenades, je croise assez souvent des biches. Souvent une à la fois, il ne m'est arrivé qu'en une seule occasion d'en voir deux d'un coup, pas stressées pour un sou, elles m'ont regardé passer en trottinant (moi), immobiles au bord de la route. Heureusement que je ne suis pas un chasseur, parce que j'aurais pu faire un joli carton ce jour là ! La plupart du temps donc, je n'en vois qu'une seule (ce qui n'est déjà pas si mal), toujours dans le même coin, que je ne citerai pas de peur qu'un chasseur local lise ces lignes. Et là, soit l'animal surgit devant moi, me coupant le chemin, soit il se trouve un peu plus haut sur la pente et se met à gambader, mais c'est toujours la même chose: je ne peux m'empêcher de me dire qu'il doit y avoir un élevage dans le coin, et qu'on pratique le lâcher de biches (ne pas confondre avec le sketche de Bigard où il est également question de lâcher) tellement cet animal me semble stupide.

En effet, la biche, non contente de surgir du fourré où elle était planquée, et où je ne l'aurais jamais détectée si elle y était restée immobile, se met à courir dans tous les sens dans les champs et les vignes des alentours. Et encore, si elle se contentait de courir et de sautiller; faisant mine d'être effarouchée, la biche gambade le poil hérissé, et la queue en l'air. Et là c'est ridicule.

Il faut savoir que la nature a doté la biche d'une couleur marron/vert/gris selon les jours et la force du vent. Ce qui la rend difficile à distinguer du fond terne du paysage, surtout en cette saison de pluie, où les arbres privés de feuillage prennent une teinte noirâtre et où l'herbe se fait rare, laissant la place à la terre et la boue. Donc à la base, la biche est plutôt avantagée, si elle se contentait de rester un minimum immobile, je ne la verrais même pas. Mais il faut également savoir que si son pelage est plutôt terne, ce n'est pas le cas des poils qui entourent son derrière, et qui sont d'un blanc éclatant. Alors là, même si elle a envie de courir comme une dératée en me voyant arriver, la biche pourrait au moins avoir la présence d'esprit de courir en rabattant sa queue sur son derrière, non ? Et bien au contraire, ces courges de biches faussement effarouchées lèvent la queue en courant, exposant par là même le pelage blanc de leur derrière. Et même pour un daltonien distrait comme moi, il devient pour le coup impossible de les manquer ! Alors je vous dis même pas pour un chasseur pas daltonien et qui n'aurait pas trop bu: c'est une véritable cible d'entrainement !

Par quels chemins tortueux l'évolution a t-elle été amenée à doter les biches de poils blancs au derrière ? Pourquoi les biches exposent-elles au grand jour cette fourrure immaculée en s'enfuyant ? Et pourquoi ne s'enfuient-elles pas en ligne droite vers le taillis le plus proche, préférant largement sauter dans tous les sens en terrain découvert, ce qui donne mille occasions à un éventuel chasseur de les abattre ? J'ai une théorie qui permet de répondre à toutes ces questions: peut-être que le chasseur confronté au spectacle de ces biches qui courent en zigzag la queue au vent, ne peut s'empêcher de se tordre de rire, ce qui sauve la biche à tous les coups.

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