mercredi 23 septembre 2009

Course de nuit

Très cher blog; étant en train d'apprendre le C++ je m'ennuie fortement, je vais donc te raconter ma vie. D'une part, c'est pour ça que sont faits les blogs, non ? D'autre part, personne ne lit ce blog, c'est donc comme une sorte de journal intime.

J'ai donc repris la course à pied depuis le début de l'été. Ca faisait plus de 10 ans que je n'avais pas couru, et pour cause: toujours en train de participer à telle ou telle compétition de village, exigence de résultat, bref aucune motivation. Après l'expérience de Maléfica, il a été décidé d'un commun accord que les enfants, c'est bel est bien terminé. Sur ce, je pouvais me remettre à faire un peu de sport. Mais pas dans les mêmes conditions: j'ai décidé que je courrai désormais à mon rythme, sans exigence de vitesse, de temps ou de distance. Et en fait c'est ce qui fonctionne le mieux, vu que je ne peux plus m'en passer et que je cours maintenant tous les jours, de préférence plus d'une heure à chaque fois.

L'heure d'apparition du soleil étant de plus en plus tardive (et ça ne va pas aller en s'arrangeant), j'ai décidé ce matin d'aller courir plus tôt, pour ne pas arriver à 10h au travail. Et quand je dis plus tôt... je suis parti à 6h du matin. OK, je peux faire mieux, mais n'empêche, à 6h du mat c'est encore bien la nuit. Jusqu'au bout de la rue, pas de soucis, c'est éclairé. Ensuite ça devient plus compliqué, je passe sur une petite route bordée de maisons, donc là encore il y a un peu de lumière résiduelle. La route se termine par un chemin... je profite d'une lumière diffuse provenant des maisons qui sont maintenant dans mon dos, et surtout je connais bien le chemin et ses ornières, donc ça passe encore. Mais ensuite, je me retrouve dans la campagne, sur un chemin qui passe au milieu des vignes et surtout dans les bois. Alors là, comment dire... plus un photon, mais alors plus rien ! Surtout que je suis parti sans aucune source de lumière, bien entendu. Arrivé sous les arbres, j'ai du m'arrêter de courir, pour ne pas me casser la figure en contrebas du chemin. Je me suis quand même bien pris les ronces et autres branches basses. Mais il faut bien avouer que la nuit, c'est un autre monde: pas de bruits, la perception des distances est différente. Les reliefs deviennent de véritables défis, autant pour monter que pour descendre. Mais bon, j'ai fini par retrouver les routes, et petit à petit l'aube s'est levée. Donc aucun bobo à déplorer, juste un parcours qui a duré un peu plus longtemps que d'habitude.

Première constatation: il faut que je me trouve une lampe frontale ! Deuxième constatation: il n'y a pas autant d'animaux sauvages que je pensais, ou alors je ne les ai pas vus (ça peut sembler logique). En tout cas je n'ai pas buté contre un sanglier, je l'aurais remarqué. Je crois que le pire que j'aurais pu trouver, c'est un chevreuil, mais il aurait certainement décampé avant que j'arrive sur lui. Même les chiens dans les bleds que je traverse m'ont poursuivi moins longtemps que d'habitude. Ah tiens, il faut aussi que je me trouve un spray de poivre pour ces fichus clébards qui vont finir par me bouffer un jour, ils s'approchent de plus en plus près chaque fois.

mardi 22 septembre 2009

Le Démon démasqué !


Voilà quelques temps déjà, j'affirmais sur ce même blog qu'un démon s'était glissé dans le corps de Maléfica. Cette brillante déduction trouvait son origine dans l'observation d'une fillette qui ne cessait jamais de hurler, de jour comme de nuit, depuis l'instant de sa naissance. Au bout de plus d'une année d'observation quotidienne, je m'étais résolu à formuler cette hypothèse (bien plus pratique que d'imaginer qu'elle pouvait avoir mal au ventre, mal aux dents, mal à la tête, faim, chaud, froid, ou qu'elle soit mouillée, irritée, sale, et j'en passe).

Et puis le démon sembla disparaître. Maléfica apprit à marcher, et avec le déplacement vint l'autonomie. Elle passa donc plus de temps à marcher et à jouer, et donc, mécaniquement, moins de temps à hurler (sauf les fois où le bébé trébuche, et se fracasse la tête contre une pierre ou le coin de la terrasse). Plus récemment encore, Maléfica a commencé à parler. Elle ne maîtrise pas encore toutes les subtilités de la langue, mais elle comprend tout ce qu'on lui dit, et arrive très bien à se faire comprendre elle-même, à grands renforts de gestes accompagnés de "iléou", de "pain" et de "là"; veuillez comprendre: bon sang je crève la dalle, donnez-moi ce bout de pain qui traîne, là devant vous, bande de parents indignes. Ah oui parce qu'on ne la nourrit que de pain sec cette petite, et pour la boisson elle négocie avec les chiens dans le garage.

Les choses semblaient donc s'arranger. Moins de cris, moins de stress, un bébé presque accessible au raisonnement. Ca semblait gagné, et l'hypothèse du démon n'avait plus qu'à passer aux toilettes. Malheureusement, j'ai eu la confirmation que l'entité démoniaque est toujours là, bien présente sous l'apparence avenante d'un petit bout de femme qui utilise déjà une brosse à cheveux miniature sur le fin duvet blond qui lui recouvre la tête. Image attendrissante certes, mais ne vous y fiez pas ! La bête est bien là, enfouie, cachée.

La preuve ? Hier matin, je me rends dans une boulangerie, comme presque tous les jours, pour y faire acquisition de pain destiné à mon petit déjeuner. Oui je sais, acheter du pain dans une boulangerie... je pense souvent à demander des boules de pétanque, mais c'est moins digeste. Bref. Maléfica m'accompagnait, petit bout de chou perché dans mes bras. J'entre donc dans l'échoppe, et demande mon pain quotidien. Et là Maléfica tend un bras en direction du coin des bonbons, en m'affirmant très clairement "là". Elle me signifiait par là son envie d'obtenir une sucette. Sont pas cons ces boulangers, il y a toujours plein de sucreries qui traînent dans tous les coins et qui font envie aux enfants. Et bien entendu, impossible de dire non à un petit ange blond qui réclame un bonbon devant la foule de mamies attendries qui rôdent dans ce genre de boutiques. Je m'empare donc de la sucette indiquée par Maléfica, et la vendeuse m'annonce la somme totale dont je dois m'acquitter. Et là tenez vous bien... Maléfica ouvre la main, et tend une pièce de deux centimes à la vendeuse.

Quel ne fut pas mon étonnement ! OK, je sais, avec seulement deux centimes le compte n'y était pas. Maléfica ne sait pas compter, et ce n'est pas ce qui causa ma surprise. Mais bien le fait qu'une enfant de seulement 20 mois maîtrise déjà les rudiments du système monétaire. A titre de comparaison, son frère a du attendre l'âge de 3 ans pour admettre le fait qu'il faut de l'argent pour obtenir du pain (ou des sucettes). Et encore, il reste persuadé que je vais régulièrement "acheter" de l'argent au distributeur de billets. Mais là, voir cette fillette miniature sortir une pièce de je ne sais où pour obtenir son bonbon, ça m'a troué le... enfin bref, je suis encore sous le choc. Tout ça signifie non seulement qu'elle a compris comment acheter des choses, mais en plus qu'elle avait prémédité son coup en récupérant une pièce qui traînait certainement dans la maison.

Bon et le rapport avec le démon, alors, me direz-vous ? Mais il est immédiat ! Tout le monde sait maintenant que le système financier mondial, ou du moins le système du code-barre, est basé sur l'utilisation du chiffre 666 (tapez la requête "code barre 666" dans google, vous verrez si je délire). La preuve est faite: Maléfica maîtrise déjà les rudiments du système monétaire, ma première intuition était donc la bonne: un démon se cache sous l'apparence du bébé. Et demain quoi, je vais la surprendre à regarder les cours de la bourse sur Internet, un téléphone mobile à l'oreille, en train de donner des consignes à son trader ? Y'a plus de jeunesse.