Bon allez je m'y recolle, c'est bientôt le week-end et sa cohorte de nuages pluvieux, je me sens d'humeur à bloguer (blogger ?)
Aujourd'hui le thème c'est Vénus. Alors Vénus, je sais pas ce que ça vous évoque, mais si je ne faisais pas ce boulot de m***e, moi l'image que j'en aurais c'est cette image (celle qui est jointe au message). Franchement, elle est pas superbe, cette image ? Un caillou qui passe entre le soleil et la Terre, et on peut même le photographier avec un télescope (et un appareil photo) depuis chez nous, ou depuis la station spatiale internationale, ou depuis un télescope spatial, allez savoir. Pendant ces moment là, on peut (presque) la voir à l'oeil nu, se représenter son déplacement dans l'espace, et finalement, elle n'est pas si loin que ça, cette "soeur jumelle" . On en aurait presque une larme d'émotion, à bien y penser.
L'image présente est d'ailleurs doublement magnifique, elle est si nette qu'on voit les détails de la surface du soleil et si on regarde bien, il y a une partie de Vénus qui se retrouve en dehors du disque solaire, donc logiquement on ne devrait pas la distinguer du reste de l'espace, mais ô magie quelques photons patiemment élaborés par le soleil sont pris par l'atmosphère, diffusés (ça je sais, ce sont MES petits photons, ceux que je dompte !), et renvoyés pile dans l'objectif de l'appareil photo, ce qui permet de "voir" le haut de l'atmosphère, complétant ainsi le disque de Vénus.
Mais ce n'est pas la vision que j'en ai, du moins plus maintenant, malheureusement. J'en viens même à la maudire, cette saleté de planète. Car quand j'ouvre le dossier "papier Vénus", je constate que la première version que j'ai écrite (j'en suis maintenant à la version 9), qui s'appelait "version alpha" à l'époque, date... mais oui, du 15 juin 2006. Et à l'époque, c'était déjà une version avancée, vu que j'ai jugé nécessaire de faire une sauvegarde. Ca faisait donc au moins deux ans que j'y travaillais, à ce papier. Donc si je fais le compte, on doit en être à 5 ans de rédaction. Le document pdf actuel fait plus de 60 pages. Depuis, deux soumissions, et d'innombrables modifications.
Alors normalement, je vous rassure, ce n'est pas comme ça que la recherche fonctionne. La tendance actuelle est plutôt à faire sortir un maximum de papiers, plusieurs par an de préférence. Donc il faut des papiers courts. Et pour faire court, cherchez pas, il n'y a pas besoin de faire compliqué, il suffit de quelques pages pour montrer comment on pourrait (si on avait le temps) améliorer tel ou tel aspect d'un sujet de recherche ancien. Je vais donc à contresens de l'évolution actuelle de la recherche. Parce que figurez-vous, que Vénus, on sait toujours pas comment ça marche ! Et pourtant, elle continue de super-tourner (oh l'autre !).
Mais en plus, si ça intéressait du monde. C'est ça le plus fort ! Il n'y a que quelques spectroscopistes de par le monde qui s'intéressent encore à Vénus, plus des gens qui ont publié sur le sujet dans les années 60, qui ne sont donc plus très nombreux, et qui se permettent de juger mon papier en me disant "ce machin là c'est pas trop clair, ok on a les références mais il faudrait plus détailler ce qui se passerait si on modifiait telle variable de 0,1%" quand il y a tellement de trous, de raccourcis et de non-dits dans leurs propres papiers qu'ils en sont incompréhensibles -- raison pour laquelle on passe ensuite des années à tout refaire puisqu'on n'a plus confiance en rien.
La seule chose qui fait que je continue de travailler sur cet article (auquel je ne peux plus penser sans avoir la migraine, oh mince j'ai écrit ça tout haut ?) c'est que je n'aime pas abandonner. Comme l'a suggéré Benjamin, quand ce fichu papier sera accepté (il le sera bien un jour, non ?) il faudra que je calcule quel a été le coût en temps de travail. Et comme c'est à la mode, je calculerai également le coût en CO2 émis, en tenant compte du temps de travail devant un PC allumé pour la mise au point des divers programmes, la réaction du papier en lui-même, et bien entendu le temps de calcul de toutes les simulations ! J'ai sans doute le papier le plus polluant (par auteur) de l'histoire de la recherche.
vendredi 24 avril 2009
samedi 18 avril 2009
les petits photons, suite
Jour faste ! Ma première simulation à 100 millions de trajectoires, sans une seule erreur. Aucun de mes petits photons ne s'est planté. Après deux semaines de tête-à-tête avec le code, et je suis passé de quelques erreurs par million à quelques erreurs par dizaine de million, pour arriver à un maximum de trois erreurs par centaine de million... et enfin, à plus aucune erreur par centaine de million. Comme quoi, ça a du bon de prendre une heure pour aller promener bébé Maléfica, l'air frais ayant tendance à débloquer les situations inextricables.
Résultat à pondérer par la tendance naturelle de la méthode de Monte-Carlo à produire des erreurs de plus en plus rares, mais de plus en plus tordues et difficiles à comprendre. Donc je n'exclus pas la possibilité d'une nouvelle erreur tous les milliards de générations aléatoires. Mais pour une fois, j'ai un temps d'avance ! Jusque là, je me contentais de reparer les problèmes, pour la première fois j'ai écrit une procédure pour palier à d'éventuelles futures erreurs qui ne se sont jamais produites encore. Et puis quand on commence à sortir des "bugs" de programmation pure pour raisonner au niveau des méthodes numériques, voire des modèles physiques, on a tendance à avoir des pensées du genre "je tiens le bon bout".
Bon, je vais enfin pouvoir me reposer un peu... ah ben zut, les vacances sont terminées ! Où est-ce que je me suis fait avoir ?
Résultat à pondérer par la tendance naturelle de la méthode de Monte-Carlo à produire des erreurs de plus en plus rares, mais de plus en plus tordues et difficiles à comprendre. Donc je n'exclus pas la possibilité d'une nouvelle erreur tous les milliards de générations aléatoires. Mais pour une fois, j'ai un temps d'avance ! Jusque là, je me contentais de reparer les problèmes, pour la première fois j'ai écrit une procédure pour palier à d'éventuelles futures erreurs qui ne se sont jamais produites encore. Et puis quand on commence à sortir des "bugs" de programmation pure pour raisonner au niveau des méthodes numériques, voire des modèles physiques, on a tendance à avoir des pensées du genre "je tiens le bon bout".
Bon, je vais enfin pouvoir me reposer un peu... ah ben zut, les vacances sont terminées ! Où est-ce que je me suis fait avoir ?
mercredi 8 avril 2009
A la recherche des Dragonballs
Les enfants, de nos jours, c'est difficile. Ils veulent tout, tout de suite, et quand ils l'ont, ils n'en veulent plus (c'est bien résumé, non ?).
Exemple: je veux là, tout de suite, un télescope, et une voiture télécommandée qui vole, et, et... il en bafouille tellement il ne sait pas ce qu'il veut.
Autre exemple: Tornade étant un vrai fan de Dragonball, j'ai planqué une véritable boule de cristal en plastique dans la nature, en prenant soin d'enregistrer la position GPS. Et là je lui dis: "regarde j'ai construit un radar de Dragonballs, comme dans le dessin animé, et oh regarde si je le mets en marche il m'indique qu'il y a une boule à 12km de la maison." Chouette me dit Tornade, on y va, tout de suite, là, maintenant. Je prends Maléfica sous un bras, et c'est parti, nous voilà dans la forêt. Je confie le "radar" à Tornade, qui n'est pas du tout dérangé, il se repère tout de suite et me guide parfaitement, décidemment les enfants de 4 ans et demie, ça s'adapte vite. Non je ne plaisante pas, il n'a aucune idée de ce que sont un angle et une distance, mais il me donne les deux toutes les vingt secondes, et il sait parfaitement dans quelle direction aller.
Le seul ennui c'est qu'il faut marcher. Au bout de dix minutes, il fait chaud, et on a mal aux jambes. Il me faut déployer tout ce que j'ai de psychologie enfantine pour qu'il ne renonce pas à parcourir le kilomètre virgule deux qui nous sépare de la position indiquée par le "radar". Et finalement, il la trouve, sa boule, pile là où le téléphone la lui indique. Non pasque quand même, j'imaginais des tas de raisons pour lesquelles ma petite expérience aurait pu foirer. Par exemple, une différence de quelques dizaines de mètres entre la position enregistrée lorsque j'ai caché la boule, et la position indiquée par le téléphone le lendemain, lorsqu'on est revenus chercher la "boule du dragon". Il aurait aussi pu se produire des choses plus grave: mémoire défectueuse, remise à zéro accidentelle des positions enregistrées (ce n'est jamais qu'un téléphone sous window$, après tout) voire dérapage dans la boue, éjectage du téléphone, trajectoire parabolique jusqu'à la première pierre venue, impact, séparation du téléphone d'un côté et de sa batterie de l'autre (allo Houston, on a un problème), tombage de la batterie dans un trou d'eau ou sous la roue d'une voiture de passage, et/ou brisage de l'écran, enfin bref, erreur de localisation, quoi. Mais non en fait, tout s'est bien passé, il a marché jusqu'au point indiqué sur la carte, zoom au maximum, et il a trouvé sa boule au pied d'un arbre.
Et là... comment dire ? Pas d'enthousiasme délirant. C'est limite normal, de trouver une dragonball pile là où le radar l'a guidé. Il n'en doutait pas une seconde, le petit monstre. S'ensuit le retour à la voiture, où il échaffaude tout un plan très compliqué, je vais trouver les 6 autres boules, et je vais devenir le maître du monde ! Franchement, moi à sa place je demanderais plutôt... je ne sais pas, de comprendre le sens de la vie, par exemple. Non tiens, ça, ce sera pour la prochaine fois. En premier lieu, je souhaiterais la disparition de tous les notaires, et du fisc, dans la foulée (ben quoi, le principe d'un voeu, c'est de réaliser un truc censé être impossible, non ?). De toute manière, je l'ai prévenu, une fois les sept boules réunies, il y a de fortes chances que le Dragon ne puisse pas venir pour cause de rhûme, alors pour la domination du monde, faut voir.
Inscription à :
Articles (Atom)